Le plan de redressement entrepris au début des années 2000 englobe naturellement l’activité hôtelière au même titre que l’immobilier. Mais la question se pose différemment pour les hôtels, car le plus souvent les infrastructures existent bel et bien. Des bâtiments ont été construits, du personnel, recruté. Autant que faire se peut, il est important que ces établissements continuent de tourner, au risque d’être délaissés par la clientèle et à terme d’être abandonnés. Ce qui serait catastrophique en termes d’investissement ! Cependant, dès lors que l’hôtel ne peut plus honorer ses créances, il est placé en redressement judiciaire, bénéficiant ainsi d’un plan de continuation mis en place et suivi par les équipes du CIH. Si ledit plan n’est pas respecté, le processus de liquidation constitue l’étape suivante. Or la liquidation n’est pas du tout rentable pour le CIH qui préfère sauver ce qui peut l’être. La banque décide alors de racheter l’hôtel et l’assainit financièrement, le but étant toujours de revendre l’établissement. Dans le cas où personne ne se porte candidat à l’acquisition, le CIH conserve l’hôtel et confie sa gestion à des professionnels.

Désirant se concentrer sur son métier bancaire et ne souhaitant plus gérer les unités hôtelières qu’il a récupérées, le CIH les cède à la CDG en 2011.
Dès lors, CIH Bank se recentre sur le métier bancaire tout en conservant son expertise sur l’immobilier, mettant de côté le secteur hôtelier. Et lorsqu’elle décide de se lancer dans le financement d’un projet hôtelier, elle pose la rentabilité comme critère prioritaire. Il faut un gestionnaire expert avec toute une structure commerciale reconnue. Côté positionnement, la banque se tourne vers des unités ayant un standing en ligne avec les normes internationales, et gérées par des professionnels. En quelque trente ans, CIH Bank a financé près de 300 hôtels à travers tout le Maroc. Elle a été l’acteur clé du développement du tourisme, remplissant – comme pour l’immobilier – la mission d’intérêt national que lui a fixée l’État dès le début des années 1960. Il y a eu les années fastes et un engagement financier massif, puis le temps de la crise conjoncturelle et structurelle. Désormais, l’industrie touristique poursuit sa professionnalisation et sa réorientation avec d’autres partenaires financiers, sans oublier le rôle historique du CIH !