En 1967, un nom fait son apparition au
Maroc : CIH, Crédit Immobilier et Hôtelier. Il
est aujourd’hui connu de tous et fait pleinement
partie du paysage bancaire du
pays, notamment à travers son réseau
d’agences sur tout le territoire. Mieux, il appartient
au quotidien de la population à travers le
rôle majeur qu’il a joué et joue encore depuis ces
dernières décennies dans le processus d’accession
à la propriété, notamment des catégories
les plus modestes. Depuis cette date, l’établissement
s’est profondément ancré dans le Maroc
moderne.
Un nouveau nom donc, puisque l’institution existait
déjà depuis une cinquantaine d’années sous
le nom de CPIM (Caisse des prêts immobiliers du
Maroc), née en 1920. Et deux nouvelles missions
lui sont confiées, le CIH étant placé au centre du
développement et de la structuration du logement
ainsi que du secteur hôtelier marocain. Il
en deviendra même le coeur, tant par l’ampleur
des projets que par la pérennité de son action.
Les procédures d’obtention de crédit existantes
vont être simplifiées, d’autres créées, la fiscalité
adaptée… Le CIH se transforme profondément
pour respecter la feuille de route fixée par les
différents plans nationaux et pour répondre à
une demande croissante en matière de logement
en faveur des plus fragiles.
Grâce aux crédits accordés par le CIH, qui
sont eux aussi facilités, les unités hôtelières se
comptent par dizaines sur les côtes méditerranéenne
et atlantique ou à l’intérieur des terres.
Elles ont massivement attiré les touristes européens,
en quête de soleil et de beaux paysages.
Elles ont également favorisé l’émergence d’un
nouveau secteur et au-delà de toute la filière
du tourisme, qui a constitué l’un des principaux
leviers de croissance et qui occupe toujours une
place de premier ordre au Maroc.
Ce rôle moteur du CIH dans l’économie nationale
a été permis par les profonds changements
opérés à cette époque : l’État a alors doté l’établissement
des moyens institutionnels pour
devenir un pilier de la construction du Maroc
moderne, avec pour vocation de financer deux
secteurs prioritaires, l’immobilier et le secteur
hôtelier. L’État a même créé une sorte de mono-
pole pour ce type de financement. L’institution
devient dès lors un outil essentiel, sans cesse
amélioré, au service du développement économique
et social du Royaume. Elle accompagne
véritablement le pays dans les mutations extérieures
et intérieures qui apparaissent à partir
des années 1970. Il est alors aisé de saisir la place
toute particulière qu’occupe la banque dans l’esprit,
et même dans le coeur des gens.
À plus long terme, toutes les transformations et
les innovations induites par la mise en place du
monopole en matière de financement immobilier
et hôtelier et par la montée en puissance de l’action
du CIH ont fait que l’institution a pu évoluer
vers le statut de banque universelle. Dans cette
perspective, cette période est véritablement
fondatrice et marque un tournant décisif pour
ce qui va devenir la banque d’aujourd’hui.
Dix décennies d’un développement exceptionnel,
de changements, de modernisation et
même de mutation, qui prolongent l’histoire
commencée en 1920.